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31 mai 2012

negociations

Encore un article du Monde

Gouvernement et dirigeants étudiants du Québec ont amorcé lundi des négociations cruciales pour tenter de dénouer le conflit aux allures de crise sociale qui les divise depuis près de quatre mois sur une hausse des droits de scolarité. Les pourparlers ont été suspendus en fin de soirée à Québec après huit heures de discussions interrompues seulement par une petite pause pour dîner. Ils doivent reprendre mardi à 13 heures, heure locale (19 heures, heure de Paris). Rien n'a transpiré sur leur déroulement, l'ambiance et les sujets abordés.

Au même moment, tout près de là, la police a arrêté 84 manifestants, sans qu'aucun incident violent ne se produise. Cette opération policière a surpris, dans le contexte de la reprise des contacts entre les étudiants et le gouvernement. Le président de la Fédération étudiante collégiale du Québec, Léo Bureau-Blouin, a essayé de négocier l'arrêt des arrestations avec le chef des policiers, mais a essuyé un refus. L'espoir d'un dénouement est grand dans la population, fatiguée par le conflit, mais les principaux protagonistes sont restés prudents avant cette rencontre.

Lundi soir, quelques centaines d'avocats, dont beaucoup en toge noire avec rabat blanc réglementaire, ont marché en silence à Montréal pour protester contre ce qu'ils considèrent comme une atteinte à la liberté de manifestation et qui mine, selon eux, la confiance du public dans les institutions, y compris judiciaires. La manifestation au son de casseroles qui a suivi s'est déroulée pacifiquement, sans incident.

"ÊTRE POSITIF ET CONFIANT"

La réunion entre la ministre de l'éducation, Michelle Courchesne, et les représentants des trois principales organisations étudiantes a débuté lundi à 14 heures à Québec (20 heures à Paris). "Je me présente ici sans être fermée à rien, avec ouverture", a déclaré la ministre, en réponse à la presse qui lui demandait si le gouvernement était prêt à reculer sur la hausse des frais de scolarité, question au cœur du conflit. "Il faut être positif et confiant. Si on n'est pas confiant et positif, c'est sûr qu'on n'arrivera à rien. On va franchir les étapes une à une", a-t-elle ajouté à son arrivée devant l'édifice, à Québec, où se déroulaient les négociations.

"Le rôle de notre comité de négociation n'est pas de signer une entente mais bien d'entrer en dialogue avec le gouvernement afin de récolter l'offre la plus avantageuse possible, a déclaré à la chaîne publique RDI le représentant de la Classe, l'organisation étudiante la plus radicale, Gabriel Nadeau-Dubois. "Ce sera aux étudiants dans leurs assemblées générales de décider si c'est suffisant ou non pour rentrer en classe."

Le gouvernement, qui a déjà accepté d'étaler sur sept ans au lieu de cinq ans initialement la hausse des droits de scolarité, n'a cependant pas l'intention de repousser d'un an son entrée en vigueur, prévue à l'automne. Il n'a pas fait non plus allusion à un éventuel assouplissement de la hausse des frais, qui doivent augmenter de 1 780 dollars sur sept ans (environ 254 dollars par an) pour atteindre près de 4 000 dollars par année, plus près de la moyenne nord-américaine.

Lire le décryptage : Qui sont les acteurs du conflit ?

RETRAIT DE LA LOI 78 ?

Néanmoins, Gabriel Nadeau-Dubois a déclaré "avoir cru comprendre au détour d'une phrase" ces derniers jours "qu'il y aurait peut-être une ouverture". Le représentant le plus modéré des trois dirigeants étudiants, Léo Bureau-Blouin, a dit pour sa part aborder la réunion avec "l'esprit ouvert", assurant espérer "s'entendre rapidement avec le gouvernement".

La dernière représentante des étudiants, Martine Desjardins, de la Fédération universitaire, a insisté sur le fait qu'il ne pourrait y avoir de "sortie de crise" sans un retrait de la loi spéciale 78, adoptée le 18 mai pour limiter la liberté de manifester.

Lire le reportage : Nuits blanches à Montréal

Il est peu probable que le premier ministre, Jean Charest, accepte un tel retrait, qui risquerait d'apparaître comme un recul humiliant, d'autant que certains aspects de la loi - dont la suspension du semestre dans les établissements en grève jusqu'à la mi-août - recueillent un fort soutien dans la population.

"Je suis assez pessimiste", a déclaré pour sa part Jacques Hamel, sociologue à l'université de Montréal, qui a "l'impression qu'on reprend les négociations sous la pression" de l'industrie touristique, alors que Montréal accueille le Grand Prix de F1 dans une dizaine de jours et que commence la saison des festivals culturels.

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