Natashquan
Profitons de ce début d'année pour prendre le large et partir au bout du monde, au bout la route des baleines dite la route 138, la seule qui existe sur la côte Nord du Québec. Au 1370 ème kilomètre, au milieu de l'immensité blanche: un village posé sur le sable, face à la mer : Natashquan. Littéralement « là où l'on chasse l'ours ». Natashquan c'est le dernier village, après la route s'arrête, c’est le grand Nord, les grands espaces à perte de vue.
Natashquan c'est quelques maisons en bois peintes de toutes les couleurs, un pont qui enjambe la rivière, une vieille église blanc cassé, l'école, deux cafés qui ouvrent en alternance, la mairie qui fait aussi office de commissariat, de bureau de poste, de tribunal, de bibliothèque, de station de radio. Voilà Natashquan. Ils sont 270 à vivre là. Pour la plupart descendants des premières familles d'Acadiens qui ont quitté au milieu du 19 ème siècle les îles de la Madeleine pour se réfugier ici à Natashquan. Avant l'arrivée des Acadiens, les premiers et les seuls habitants de ce gigantesque territoire c'étaient les Inus. Aujourd'hui ils vivent à 5 km du village dans leur réserve.
Natashquan a vécu en huit clos, coupé du reste du monde jusqu'en 1996, jusqu'à l'arrivée de la route. Depuis la vie a changé. L'hôpital n'est plus qu'à trois heures de voiture, les touristes commencent à s'aventurer, des camions, des chantiers, la région se développe et les habitants de Natashquan s'inquiètent pour leur avenir, hésitant entre l'espoir de nouvelles opportunités de travail et la sensation d'être menacés par tous ces changements.
Guillaume, lui, est arrivé à Natashquan de sa Belgique natale il y a 5 ans. Il avait 23 ans et venait de terminer ses études d'histoire quand il a décidé de venir rejoindre Marie-Eve, son amoureuse québécoise. D'étrange étranger il est devenu avec le temps l'historien du village. C'est un reportage de Caroline Gillet et amie aussi de Guillaume.
Pour écouter l'émission jusqu'au 01/10/2014 c'est par là http://www.franceinter.fr/emission-nous-autres-natashquan-un-village-du-bout-du-monde